Arrière-saison
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Les dernières
mûres se sont fanées dans les buissons de ronce. Heureusement,
on a fait les confitures et, sur l’étagère de la cuisine,
des pots tout neufs, luisants et bien remplis s’alignent dans l’ombre. |
Il y a dans l’air
comme une douceur douloureuse. Parfois, le matin, des fumées sans
feu s’élèvent au-dessus des champs : premiers brouillards
? Pourtant, hier encore les lézards réchauffaient leur vieux
cuir sur le mur. Et ce soir, soudain il faut allumer plus tôt la
lampe. |
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Dans les branches
baignées de lune le vent a chassé la chouette ; pour un peu,
on rêverait d’un alcool brillant et brûlant à déguster
mollement au coin du feu.
Demain, en feuilletant un livre, une fleur pâle
et séchée tombera d’entre les pages, nous rappelant que l’été
est bel et bien fini. |
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