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Une mouche étourdie se dégourdit
les pattes au soleil timide.
C'est t'y pas l'printemps ? |
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Au-dessus des antennes, un nuage gonfle sa joue rose et ronde, suspendu.
C'est t'y pas l'printemps ? |
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Les usines se font des signes d'indien d'un bord à l'autre de
la rive, tandis que les péniches sautent les ponts où manivellent
de fringants limonaires.
C'est t'y pas l'printemps ? |
Au bout de l'autoroute, la rousseur des bourgeons incendie la forêt
; les oiseaux y chantent, chacun dans sa langue et les grenouilles, à
la tombée du jour, sautent vers la lune sans y croire.
C'est t'y pas l'printemps ? |
Et maintenant la pluie qui vient noyer les fleurs, les parfums et les
chaussures neuves.
C'est bien l'printemps, décidemment... |
Texte et Aquarelles
de Linutil - mars 2005
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