Découverte dans
un champ
Le 3 juillet 1947, près de Corona (Nouveau-Mexique),
Mac Brazel, fermier de son état, trouve dans son champ des débris
mystérieux. Il prévient le shérif, lequel contacte
la base militaire de l’Air Force, à Roswell. Le militaire de permanence
ce jour-là envoie une équipe récupérer les
débris puis annonce qu’on a découvert dans le désert
l’épave d’une soucoupe volante. La nouvelle, reprise par les journaux,
la radio, la télévision naissante, va faire le tour du monde
:
C’est le début de ce qu’on appellera
bientôt « l’affaire Roswell ».
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La récupération
des débris par l'armée (Vue d'artiste - Musée de Roswell)
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La "Une" des journaux
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Le lendemain, le commandant en chef de la base
de Roswell publie un démenti :
Les morceaux retrouvés dans le champ
de Brazel ne proviennent pas d’un engin extraterrestre, mais tout simplement
d’un ballon sonde.
Une conférence de presse est organisée
dans la foulée, rassemblant, outre le fermier, le commandant de
la base, les témoins, et de nombreux journalistes. On y exhibe des
objets qui, effectivement, ressemblent aux éléments d’un
ballon sonde ordinaire : bouts d’aluminium, bandes de papier collant, baguettes
métalliques. On peut se demander, alors, comment des militaires
entraînés et connaissant ce type de matériel, ont pu
se laisser abuser… Mais personne ne posera la question.
Chacun s’en retourne à ses affaires, Brazel
à son champ, le commandant à sa base et les journalistes
à leur machine à écrire. L’incident est clos et on
ne va plus en entendre parler pendant… 30 ans ! |
Les militaires présentent
à la Presse les débris de la soi-disante soucoupe : en fait
un ballon-sonde prétendent-ils... Effectivement cela semble plus
tenir du cerf-volant que du vaisseau inter-galactique !
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Rencontre de drôles
de types
En 1978, le major Jesse Marcel, celui qui avait
ramené les débris à la base de Roswell, déclare
qu’à l’époque on a trompé le monde entier : les
débris récupérés étaient bien d’origine
extraterrestre, mais les militaires leur ont substitué des morceaux
de ballon météorologique avant leur présentation à
la presse.
Ce témoignage tardif en suscite d’autres.
Le pilote de l’avion qui a transporté les débris à
la base de Fort Worth (Texas) se confie : il n’y avait pas que des morceaux
de soucoupe volante dans la soute de son avion, il y avait également
4 petits corps avec une tête large et aplatie. Coup de tonnerre
! L’affaire est lancée et cette fois, elle ne s’arrêtera plus.
S’affrontent alors les « ufologues »
et les officiels du gouvernement américain. Pour les ufologues,
le scénario est clair : Il y a eu 2 incidents à Roswell.
D’abord une explosion à bord d’un vaisseau extraterrestre (d’où
les débris dans le champ de Mac Brazel) suivi d’un crash de l’appareil,
à quelques dizaines de kilomètres de là. Les militaires
ont focalisé l’attention du public sur cette première zone
(en falsifiant au passage les débris recueillis) afin de récupérer
tranquillement le vaisseau et ses passagers sur le 2ème site. Des
témoins (?) indiquent même qu’il y a eu 3 morts parmi les
extraterrestres et qu’un a survécu, du moins quelques heures. On
va jusqu’à découvrir un employé des pompes funèbres
à qui les militaires auraient commandé des cercueils de petite
taille ! |
Le "crash" de la soucoupe dans
les collines de Corona... et ses victimes !
(Vue d'artiste - Musée
de Roswell)
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Un survivant du crash quittant
l'épave avec peine.
(Vue d'artiste - Musée
de Roswell)
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Enfin, cerise sur le gâteau, en 1995, un
producteur met la main sur un film ultra-secret de l’Air Force montrant
l’autopsie
d’un extraterrestre dans un des laboratoires de la base militaire !
Reconstitution grandeur nature
d'une des scènes du film
Canular ? Sans doute, mais le mythe est né,
le mythe fondateur de toute l’ufologie qui va faire écrire des centaines
de livres sur le sujet, tourner des dizaines de films et nous faire lever
la tête vers les étoiles. |
L'Armée contre-attaque
Le gouvernement américain diligente
une enquête approfondie sur l’incident Roswell. Il s’est toutefois
écoulé près de 50 ans depuis les faits. Les témoins
principaux ont disparu ainsi que les pièces à conviction.
Cela n’empêche pas la publication de 2 rapports officiels (en 1995
et 1997), lesquels tentent d’expliquer rationnellement ce qui s’est
passé à Roswell.
- Les débris de 1947 provenaient d’un programme
militaire ultra-secret appelé « Projet Mogul » et
destiné à espionner les tests nucléaires soviétiques.
- Les témoignages portant sur les
cadavres d’extraterrestres peuvent s’expliquer. Ils reposent sur des faits
réels mais mal interprétés par ceux qui les rapportent.
Des témoins, de bonne foi, auraient sans doute pris certains accidents
militaires pour des crashs d’ovni. Dans le même ordre d’idées,
des expériences menées par l’Armée avec des mannequins
à forme humaine ont pu induire les témoins en erreur.
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Dessin humoristique de l'époque :
"Vous avez raison Capitaine ZBLT,
les Terriens sont des mannequins"
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De nos jours, la petite ville de Roswell est devenue un centre international
de recherches sur les ovni, reconnu par tous les ufologues de la planète
Terre. Par les nuits sans lune, ils y pourchassent d’éventuelles
lueurs venues du ciel. Mais depuis 1947, plus aucune créature galactique
n’est venue hanter Roswell.
Dans la petite ville blottie au bord du désert, la vie semble
suspendue, comme si les pendules s’étaient arrêtées
aux années 50. La base aérienne est fermée mais les
extraterrestres sont toujours là : dans le musée, dans les
vitrines, jusque dans la rue (les réverbères affichent un
visage de martien !). Sur les avenues calmes et balayées par le
vent, à défaut d’extraterrestres, on rencontre quelques rares
touristes. Mais sait-on jamais qui se cache derrière qui ? |
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Epilogue ?
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C’est une bien jolie histoire, n’est-ce pas ?
Tout le monde, ou presque, s’accorde maintenant à dire qu’il ne
s’est rien passé en juillet 1947 dans le désert du Nouveau-Mexique.
Et pourtant… toutes les notes de service, les
mémos, les enregistrements audio des communications de la base de
Roswell concernant les années 1947-1949 auraient mystérieusement
disparu des archives militaires… Encore un coup des petits hommes verts
? |
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