Dans le grenier de Linutil, souvenirs et objets du temps passé
se cachent ou ressurgissent au gré des saisons.
Noël approchant, c’est dans le coin des jouets et des récits
d’enfance que nous avons soulevé la poussière. Parmi les
vieilles raquettes de badminton, les cerfs-volants revenus de l’espace
et les albums de Mickey, une vieille boite en bois à l’étiquette
défraîchie : « Maison Forestière ». |
Le couvercle de la boite
"JeuJura" : on s’imaginait déjà dans la peau des bâtisseurs
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Dans les années 50, c’était un jeu de construction commercialisé
par la société JeuJura. Les pièces, en bois
patiné, s’imbriquaient selon un principe à la fois simple
et astucieux : la sacro-sainte mortaise, bien connue des menuisiers, mais
mise à la portée des enfants.
La simplicité
du montage !
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Dans une belle boite peinte en jaune, il y avait tout ce qu’il fallait
pour construire une maison :
1 : chevrons de différentes tailles
2 : briques en bois
3 : poutres pour le toit
4 : fronton avec œil de bœuf
5 : cheminée
6 : fenêtre
7 : faîtière
8 : tuile-ardoise
Il faut noter le réalisme de la fenêtre
: bois, carton et papier transparent !
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Pas besoin de clous ni de marteau, ni de vis ni de colle pour le montage
: un livret accompagnait le jeu et présentait plusieurs modèles
avec toutes les indications techniques nécessaires. Il fallait souvent,
en plus de toute cette documentation, un papa superviseur pour donner un
coup de main à l’apprenti-architecte, ce qui ne se refuse pas.
plan et explications
pour le montage d’un modèle de base
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Dans une bonne odeur de forêt, s’élevait alors la construction
du siècle. Enfants, on rêvait devant ces petites baraques
nées de nos efforts. C’était le décor idéal
pour les aventures de nos petits bonhommes en plastique et de nos petits
soldats en résine moulée. |
Les différentes
étapes de la construction
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Il y avait souvent aussi le drame de la transhumance : à l’heure
du repas, il fallait débarrasser la table de la salle à manger
et transporter le fragile édifice sous d’autres cieux. Ce qui n’était
pas sans risque. L’accident, prévisible, était ensuite exploité,
volontairement cette fois, pour simuler la destruction massive de tout
l’habitat (en bois) de la planète Terre.
Toutefois cette variante du jeu restait exceptionnelle, le temps passé
à monter la maison étant nettement disproportionné
par rapport à l’instantanéité de son écroulement. |
Surtout qu’il existait des modèles très compliqués,
réservés aux plus grands, aux plus habiles, aux plus patients
et à la réalisation desquels on passait des heures. Pas question
dans ces conditions que le petit frère ou la petite sœur joue les
tempêtes tropicales sur ces chefs-d’œuvre.
On trouvait 2 modèles de boites : la Maison Forestière,
petite boite pour les plus jeunes et le Chalet Suisse pour les experts.
Là, comme pour le "Mecano", autre jouet favori des garçons
à l’époque, il fallait être ingénieur, ne serait-ce
que pour déchiffrer le plan…
Un des modèles
proposés dans la boite « Chalet Suisse », avec garage
et étage !
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Ces jeux existent toujours et sont toujours construits et commercialisés
par la société JeuJura, la société qui
fait tout en bois. Ah, tout de même ! les arêtes des chevrons
ont été arrondies afin de se plier aux exigences d’une sécurité
que nous, enfants du siècle dernier, avons bravée ou ignorée
en toute innocence. Et les merveilleuses petites fenêtres en bois,
carton et papier transparent ont été remplacées par...
des baies en plastique ! |
Aujourd'hui, de nombreux amateurs courent les brocantes ou internet
à la recherche des anciennes boites mythiques de la marque. Car
il y avait sans doute plus de rêve et de magie dans ces petits bouts
de bois qu’on assemblait avec patience que dans toutes les consoles et
jeux vidéo qui suivirent… mais à chacun son enfance !
Joyeux Noël à tous !
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© Guy Robert - Décembre
2008
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