Après les pissenlits du mois dernier, Linutil se penche, si
l’on peut dire compte tenu de sa petite taille, sur une fleur plus rare
et plus aristocratique : l’orchidée. |
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Ah, bah oui, ça change. On troque le bleu de chauffe contre
la robe à panier et les sabots de bois contre les sabots de vénus
et autres pantoufles de vair. |
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C’est que la maîtresse de Linutil en fait collection dans sa véranda
et veille avec amour et précaution sur ses précieuses protégées.
Chaleur, humidité et lumière, voilà ce qu’il leur
faut à ces belles plantes. Ce ne sont plus des fleurs, mais des
portraits de fleurs, des tableaux. L’orchidée, quand on la regarde,
semble toujours poser pour ses admirateurs, au balcon de sa loge. Une sorte
de diva sans voix ni parfum, héroïne désincarnée
dont seuls les atours révèlent l’âme secrète,
congédiant les timides soupirants d’une moue dédaigneuse. |
Alors promenons-nous discrètement parmi ces belles, en évitant
de froisser l’air qu’elles respirent. |
Ne sont-elles pas élégantes nos grandes filles ? Ah,
oui, je vous entends, elles n’ont pas la simplicité et le franc-parler
du pissenlit, ça c’est sûr. Mais il faut de tout pour faire
un monde. A chacun sa beauté, cachée ou non. Allez, on vous
le promet, les fleurs c’est terminé pour l’instant. Laissons-les
s’épanouir tranquillement dans les chaleurs et les lumières
de l’été à venir où, revêtues de leur
robe de princesse elles semblent attendre indéfiniment que le bal
commence. |
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Jardin d’orchidées par Claudine
Robert - Photos et texte de Guy Robert ©Linutil, mai 2012
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