Aujourd'hui, nous sommes conviés à
une leçon de peinture donnée par Dame Nature.
Quelques petites feuilles du jardin, déjà
colorées, nous montrent le chemin de l'école.
Dans les prés, la rosée s'accroche
aux fils, toiles et autres édifices arachnéens
révélés par le soleil rasant
du petit matin.
Nous passons avec précaution entre ces
fragiles sculptures de vent,
essayant de ne rien déranger, car ce n'est
pas le modèle du jour.
Une autre fois, peut-être...
La route s'allonge et les ombres raccourcissent.
Nous pressons le pas.
Pour notre première leçon, il ne
s'agit pas d'être en retard !
Nous touchons au but. Pas de Lapin Blanc ou de
Chapelier Fou
pour nous accueillir au bord du chemin creux
;
mais à voir les couleurs déjà
éclatantes des frondaisons, nous sommes presque arrivés.
Ouf !
Juste à temps pour prendre notre première
leçon de lumière
et voir le soleil enflammer la cime des arbres.
A pied d'oeuvre et les yeux émerveillés,
nous regardons la nature nous ouvrir enfin ses
sompteux ateliers.
Chaque feuille est une touche minuscule de l'immense
peinture
que brosse l'automne au fil des jours,
un tableau mêlé d'herbe vert céladon,
de feuillages rouge cuivre
et de branches noir de bougie...
... Et tout cela du bout d'un pinceau magique,
si rapide et si discret que personne jusqu'ici
ne l'a jamais vu se poser sur la toile.
Aurons-nous un jour la patience, le talent
et les teintes nécessaires dans notre
boite de couleurs
pour retenir un instant ces éphémères
splendeurs ?