Septembre 2017
Les autres N°



LE CHEMIN DU NORD


 
« Chemin du Nord », c’est ce que signifie le mot « Norvège » dans la langue du pays, et c’est ce chemin qu’a emprunté Linutil, cet été, histoire de se rafraîchir les idées.

Bien entendu, Linutil n’a pas fait la route à pattes, mais en bateau, au cours d’une croisière qui l’a emmené du port d’Hambourg, en Allemagne, jusqu’à Longyearbyen, ville la plus au nord du monde, à seulement 900 km du Pôle Nord. Puis retour, par la Norvège et ses fjords, comme le retrace la carte ci-dessous.

A peine débarqué, le sac encore sur l’épaule et le bonnet sur l’oreille, le voilà prêt à nous faire revivre les péripéties de ce voyage dans le Grand Nord.


 
BERGEN

Les maisons en bois, sur le port de Bergen

Le vieux Bergen a conservé ses maisons de bois, colorées et typiques de la Norvège. On remarquera que les lattes de bois sont disposées horizontalement, et non verticalement. Il y a une bonne raison à cela. Le pays étant très humide, le bas des maisons se détériore rapidement. Les planches étant horizontales, on ne change que celle du bas. Astucieux, ces vikings… C’est dans cette ville que naquit et mourut le célèbre compositeur norvégien Edvard Grieg.
 

TROMSØ
Entre Bergen et Tromsø, en mer, on franchit le cercle polaire arctique, à la latitude de 66° nord. A partir de ce point, et au moment des solstices, il n’y a plus de nuit l’été et plus de jour l’hiver.

Le soleil de minuit, observé depuis le pont du navire

Tromsø est le point de départ des expéditions polaires. Située sur une île (la Norvège en compte 50.000 !), elle est reliée au continent par un élégant pont routier.

Le pont reliant Tromsø au continent norvégien

A gauche, au fond, on voit la « cathédrale arctique », église en béton, datant de 1965 et évoquant les tentes des « sami », peuple de la Laponie.

Oui, c’est le pays de l’ours blanc. Animal magnifique mais sans danger, du moins s’agissant de celui-ci, car empaillé au Musée de Tromsø : il avait eu la maladresse de menacer des scientifiques en mission sur la banquise…
 


 
LONGYEARBYEN

La ville la plus septentrionale du monde, dans l’île de Spitzberg, archipel du Svalbard, 78° Nord (pour mémoire, Bordeaux en France est à 45° nord). Contrairement à ce qu’on pouvait redouter, la température est supportable : 0° pour un mois d’août, faut pas se plaindre. Le record, en hiver, est de -49°… La nuit polaire y est complète durant 4 mois, de novembre à février.

 Longyearbyen, la rue principale (mais en fait, il n’y a qu’une rue)


La ville doit son nom à l’homme d’affaires américain Longyear qui la créa en 1906 pour exploiter les richesses minières du site (charbon). Ces mines, sauf une, sont désaffectées. L’activité économique se recentre de nos jours sur la recherche scientifique et le tourisme, la conquête du Pôle Nord étant, si l’on veut, une combinaison des deux.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Vestiges des anciennes mines de charbon

Longyearbyen compte un peu plus de 2000 habitants… et autant d’ours blancs ! Ce qui fait qu’il est interdit de sortir de la ville sans se munir d'un fusil.

Au-delà de ces montagnes, s’ouvre la route du Pôle

Depuis 2008, les scientifiques ont installé sur le Svalbard un entrepôt unique : la réserve mondiale des semences. Creusé sous la montagne, ce « bunker » recueille toutes les graines des espèces végétales cultivées sur terre. Il s’agit là de préserver la diversité génétique, pour les quelques milliers d’années prochaines.

Glacier tombant dans la mer argentée. Pas d’iceberg en vue. Il est 23h30

Aucune plante, si ce n'est l'herbe rase de la toundra. Aucune bête visible. Le silence du vent et quelques cris d'oiseau sur la mer d'argent. On a vraiment l’impression d’être arrivé au bout du monde, si le monde a un bout…

Petit clin d’œil à Linutil. Sur le flanc d’une montagne, la neige en fondant a dessiné une tête de chien (véridique, sans trucage). Elle semble saluer le bateau qui quitte maintenant le Grand Nord pour rejoindre le continent norvégien.

Mais avant de repartir, les matelots du bord vont arracher à l’océan un petit bloc de glace tombé des falaises glaciaires, pour le souvenir…

Ce modeste glaçon de 300 kg sera exposé sur le pont du bateau, le lendemain… Au fait, les norvégiens sont les plus gros consommateurs de sorbets et de crême glacée d'Europe. Ceci explique peut-être cela.
 

 
LE CAP NORD

C’est symboliquement le cap le plus au nord du continent européen (71° nord), mais bien moins au nord que le Svalbard d’où nous venons.

La falaise du Cap Nord, 307m de haut, vue depuis le navire

Le Cap Nord s’élève à l’extrémité d’une île recouverte de toundra et parsemée de petits lacs bleus comme le ciel.


Au sommet de la falaise, dominant le vide, une sphère métallique symbolisant le globe terrestre indique la position géographique du lieu. C’est là que tout un chacun sacrifie à l’inévitable selfie…
Même Linutil n’a pu y résister…

 


 
 
HELLESYLT – GEIRANGUER

Une petite église en bois, du côté de Hellesylt 

Typique de l’architecture norvégienne, comme les 1600 autres églises et chapelles du pays, celle-ci est dédiée au culte évangélique et luthérien de Norvège (branche du protestantisme).

Le Msc Preziosa entrant dans le fjord de Geiranger

C’est le navire sur lequel a embarqué Linutil. Il a été construit à Saint-Nazaire pour le compte de la compagnie italienne de croisières Mediterranean Shipping Company. Il jauge 139.000 tonnes, a une longueur de 333 mètres, une largeur de 38 mètres et une hauteur de 68 mètres. Il emporte 4345 passagers et 1388 membres d’équipage, soit plus de 5700 personnes en tout. A bord il y a 4 piscines, 18 ponts et 26 ascenseurs, 15 bars, 10 restaurants, un théâtre et de nombreuses boutiques. La vitesse maximum de ce bâtiment est de 25 nœuds (soit plus de 46 km/h). A cette vitesse, il consomme 10.000 litres de carburant à l’heure…
 


 
FLÅM

Dernière étape du voyage de Linutil en Norvège, Flåm déploie sous nos yeux ses somptueuses cascades…

… nous ouvre ses routes vertigineuses…

… ses fjords mystérieux et embrumés où l’on respire le parfum des vieilles légendes…

… et c’est là que Linutil dit au revoir à ses nouveaux amis, les Trolls, en leur promettant qu’il reviendra un jour voir leur nuit polaire et les aurores boréales qui vont avec !
 



Photos de Claudine et Guy Robert - © Linutil – septembre 2017