Septembre 2012
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CONSTRUIRE LA LICORNE (II)

La Licorne, le retour... Eh oui ! le temps passe... Dans un précédent numéro (n° 126 de mars 2012), nous avions annoncé la mise en chantier de "La Licorne". Inspirée des aventures de Tintin ("Le Secret de La Licorne"), cette maquette se construit au fil de l'eau (c'est le cas de le dire), en 125 étapes.
Où en sommes-nous donc aujourd'hui ?

Non, celle-ci, c'est celle dessinée dans l'album d'Hergé...
Restons modestes et réalistes !
Dans le précédent numéro, il y a 6 mois, nous terminions la 19ème étape, comme le résume le petit film ci-dessous. Depuis, les travaux ont bien avancé, même si on est encore loin du but.

Oui, ça prend forme !
D'abord, on a fixé les "murailles" bâbord et tribord. Par les sabords de ces murailles, on verra plus tard pointer les canons.
Les hunes ont été préparées (elles seront hissées sur leur mat respectif le moment venu) : les hunes étaient ces plateformes sur lesquelles se tenaient les matelots pour les manoeuvres et pour observer l'horizon. Le fameux cri que tout marin espérait : "Terre, terre !" était lancé du haut de ces hunes. En attendant, leur montage fut un jeu de patience.


Voilà ce que peut voir le Capitaine venu faire sa tournée du chantier, sur le château arrière du navire.
En attendant leur montage, les hunes sont posées sur le pont.

Les mots du marin 
Au fait, pour ceux qui hésiteraient encore sur la signification de bâbord et de tribord, il suffit de se rappeler que cela fonctionne comme les syllabes du mot "BATTERIE" :
Première syllabe BA à gauche (BAbord)
Seconde syllabe TRI à droite (TRIbord).
Bien entendu, cela est valable tant que l'on regarde vers l'avant du navire, dans le sens de la marche, donc.

Ce petit intermède culturel a permis à nos ouvriers de terminer la peinture des murailles intérieures :

Les choses sérieuses commencent...
De nombreuses heures de travail ont été consacrées au bordé de la coque.
Il s'agit en fait de recouvrir toute la coque de fines baguettes de bois, collées les unes à côté des autres. Le principe est simple, mais la mise en oeuvre longue et délicate.
 
Il faut en effet suivre au plus près les contours de la coque, qui est courbe. La solution est donc de cintrer une à une les baguettes, en les humidifiant et en leur donnant le galbe voulu à l'aide d'une forme en bois.

Ci-contre, l'ingénieuse machine à cintrer les lattes.

Un peu de colle et beaucoup de patience suffisent normalement à fixer la chose, mais personne n'est à l'abri d'une surprise...
Ah ! le son mélodieux de la baguette qui se décolle comme un ressort ("Dzoiiiiing !!!"). Revanche de la matière sur l'esprit. Mais foi de Haddock, on y arrivera, contre vents et marées.

Voilà la coque, vue par en-dessous, en cours de recouvrement. Que les puristes se rassurent, les petites inégalités (et les gros défauts) vont disparaître un peu plus tard. Car, oh joie du maquettisme, une deuxième couche de bordé est prévue, avec ponçage et masticage.

Puisqu'on en parle, la voilà, la deuxième couche. Il s'agit de baguettes plus minces, à cintrer comme les précédentes, mais qu'il faut également découper au scalpel pour qu'elles s'ajustent étroitement aux ouvertures des sabords.
A noter que l'étrave de proue est fixée (à droite sur la photo). Cette pièce recevra plus tard la figure de proue qui est... une licorne, bien sûr !

Avec cette étape (la 42), on a réalisé le 1/3 de la construction, les yeux rouges et les doigts pleins de colle. En accéléré, pour mesurer le chemin parcouru (et se donner du courage pour la suite) le résumé filmé des étapes 19 à 42 :

Tout de même, ça commence à ressembler à un bateau, non ?
Alors, la suite dans un prochain numéro, mille sabords !

© Guy Robert - septembre 2012