Novembre 2013
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CONSTRUIRE LA LICORNE (IV)

Dans "Le Trésor de Rackam Le Rouge", Tintin et le capitaine Haddock cherchent l'épave de la Licorne au fond des eaux. Pour cette quête, le sous-marin de poche en forme de requin, inventé par le professeur Tournesol, leur sera d'une aide précieuse. Et doublement ! 
Grâce à ce petit engin génial ils vont trouver l'épave et en ramener quelques vestiges : une croix, un sabre, la figure de proue et … toute une cargaison de bouteilles de rhum, au grand bonheur du capitaine. Mais de trésor, point ! Car c'est dans les toutes dernières pages de l'album, lorsque le capitaine Haddock peut racheter le château de ses ancêtres grâce à Tournesol qui a vendu le brevet de son petit sous-marin, que le trésor de Rackam est enfin découvert.
Ce petit requin de métal noir, qui a fait rêver des générations de lecteurs, a décidemment du flair !

En ce qui concerne la maquette de La Licorne, nous n'en sommes pas encore là !
Après la trêve estivale, le chantier naval reprend vie avec l'automne et ses premiers frimas. Car contrairement à ce qui se passe pour les navires réels, s'agissant de maquette tous les travaux s'effectuent à l'intérieur, bien au chaud et à l'abri du vent.
 

Dans la dernière livraison traitant du sujet (rubrique Mon Os - n° 136 de février 2013), nous en étions rendus au n° 63. Alors quoi de neuf depuis ?

 
Des travaux minutieux
Tous les éléments pour le montage des mâts sont préparés.
Ici, pour le grand mât, on distingue les 4 parties qui vont composer le mât entier (a), ainsi que les pièces permettant de les raccorder,  appelés "chouquets" ou "têtes de more" (b). Les tiges fuselées aux extrémités (c) sont les vergues ; perpendiculaires au mât, elles portent les voiles. Enfin, on peut voir la hune du grand mât (d), du haut de laquelle, le moment venu, on criera "Terre, terre !"
Après les mâts, les vergues ! On attache aux différentes vergues les poulies destinées à recevoir les haubans. Ces poulies sont minuscules (3 mm) et sont attachées par un fil noué à la vergue. Il y a en tout 76 poulies à fixer de cette manière…

Ce travail est réalisé à l'aide d'un plan grandeur nature, visible sur la photo ci-contre… patience et longueur de temps…

L'étape 79 marque une avancée importante dans la construction : c'est la mise en couleur de l'ensemble de la coque. Maintenant, La Licorne ressemble de plus en plus à son modèle.
Encore un travail de patience : le montage des volets de sabord.

A l'époque de ces navires, lorsque la mer était mauvaise, on refermait ces volets afin de ne pas embarquer d'eau par les sabords, comme expliqué dans le numéro 3 précédent.

Il y a 44 volets en tout (chacun constitué de 3 pièces) et 88 trous à faire dans la coque pour les fixer.

Pour ce faire, le chantier naval s'est équipé d'une petite perceuse électrique pour maquettisme, très utile, bien qu'anachronique sur un navire du temps de Louis XIV...
 


 
 
Un baptême avant l'heure
Les super structures du château arrière ont été peintes. Maintenant on les colle en place.

Ainsi à la poupe apparaît pour la première fois le nom du navire "La Licorne" en lettres dorées sur fond bleu.

On s'attend presque à voir l'ancêtre du capitaine s'accouder à la galerie et fumer sa pipe au grand air du large.
 
Autre moment symbolique : la figure de proue est montée, peinte et collée à sa place : Cette fois, La Licorne mérite bien son nom.

Après montage du safran du gouvernail, mise en place des panneaux de cale, montage et habillage des porte-haubans, voilà le bateau tel qu'il se présente à la fin de l'étape 98 (sur les 125 prévues).

Il ne manque plus que les mâts et les haubans… Mais, tonnerre de Brest, ça sera pour la prochaine fois !… 
 


 
© Guy Robert - novembre 2013
Et bien entendu, toujours en ligne, les précédentes étapes de ce chantier naval :
Construire La Licorne (I) : du n° 1 au n° 19 (mars 2012)
Construire La Licorne (II) : du n° 20 au n° 42 (septembre 2012)
Construire La Licorne (III) : du n° 43 au n° 63 (février 2013)